-Jujuleeuhh !! s’écria une toute petite voix au creux de mon oreille.

Les couvertures qui couvraient mon visages furent si violement enlevés que le soleil me tapant dans le visage me firent poussé un grognement d’ogre.

-Pourquoi tu peux jamais faire ça en douceur ? demandais-je en me frottant les yeux.

-Et toi pourquoi tu fais toujours du nudisme, hein ?

Je l’observais et suivit son regard qui se dirigeait vers mon corps… nu. J’essayais de me remémorer ma soirée de hier après que Dante soit venu avec son éternel pack de bière. J’avais… ah oui, pris une douche et crevé comme j’étais, je ne m’étais pas habiller. Je fis mine de me lever, car je sais que timide comme elle était elle s’enfuirait à toutes jambes. Étonné je fus quand la couverture tomba sur le bas de mon ventre, et qu’elle n’avait toujours pas bougé.

-Y’ a un problème ? demandais-je surpris.

-Non pourquoi ? répondit-elle.

Elle avait les yeux rivés sur… mon torse ? Remarquant que je l’observais elle rougit et se leva en disant que si je ne descendais pas, elle mangerait touts mes toasts en disant aux parents qu’elle m’avait tué : étrange petite-sœur… Je m’habillais et allais dans la salle à manger. Elle souriait aux anges devants sa demi-tonne de crêpes au sucre brun. J’avalais mon bol de chocolat chaud et mis ma veste.

-Tu te dépêches demi-portion ? demandais en enfilant mes converses noires.

-Non.

-Comment ça non ? dis-je en me dirigeant vers le salon.

Elle était assise en pyjama dans le salon devant « Pichi Pichi Pitch », le manga mettant en scène des jeunes princesses sirènes… totalement débile.

-Je peux savoir ce que tu fous dans cette tenue ?

-Tais-toi elles vont chanter !

-Non mais ho ! Tu te crois quel jour ?! m’exclamais-je, remarquant au passage que je ne le savais pas moi-même.

-Ben, dimanche, pourquoi ? dit-elle avec un sourire à faire fondre un iceberg.

-Pardon ?

-Où vas-tu mon chaton ? me demanda ma mère qui passait.

-Bah je pensais aller en cours.

-Oh mon Dieu, Frédéric !! Jules veut aller en cours un dimanche ! Il doit faire un traumatisme crânien, vite !

-T’as une copine ? me demanda mon beau-père.

Je regardais ma sœur avec l’envie de meurtre qui me prend quand elle me pique mes toasts. Je me jetais sur elle, mais ayant prévue mon coup, elle s’enfuit dans le couloir. Je la poursuivis pendant au moins un quart d’heure avant qu’elle n’aille s’enfermer dans… non mais attendez, c’est MA chambre !

-Sors de la Chloé !

-Seulement si tu ne me frappe pas !

-Rappel-moi le jour où je t’ai frappé ?

-…

-Chloé ?

La porte s’entrebâilla pour me laisse entrer. Elle était adossée à la porte la tête entre les genoux en position fœtal.

-Qu’est-ce que t’a ? demandais-je en la prenant dans mes bras.

-Je… Pardon.

-Ce n’est pas grave, du moment que tu me jures de plus le refaire.

-Promis.

-D’ailleurs pourquoi t’as fait ça, tu sais que je suis venue vers trois heures du mat’, je suis crevé.

-Je voulais te le dire.

-Quoi ?

-Je suis amoureuse de quelqu’un au lycée.

-Quoi ! C’est qui ?

-Je ne peux pas te le dire.

Bien qu’ayant seize d’existence avec moi, ma petite-sœur est ce qu’on appelle une grande-enfant.

-Ah ouai ? Et pourquoi pas ?

-Parce que.

Le plus grand défaut de ma sœurette : son don à faire des mystères.

-Bon sang ! T’es amoureuse de qui ? M’oblige pas à demander à Doc Mam !

Petite explication : mon père est chirurgien dans une grande clinique et ma mère est psychologue. Vous vous direz surement : « waw, ses parents font des boulots supers cool ! ». Ben je vous réponds, non c’n’est pas ‘super cool !’. Vous croyez que c’est cool que votre mère vous observe comme son patient VIP ? Si vous ne souriez pas tous les matins, elle vous prescrit des pilules antidépressives. Alors si je lui dis que son petit bout de choux d’amour est amoureux, elle va la cuisiner à un point !

-T’a pas le droit ! Je ne voulais pas, je n’ai pas fait exprès !

-Pas fait quoi exprès ? Tu pourrais dire tout d’un coup ?

Elle se redressa et me poussa de sorte à être à califourchon sur moi. Ses longues boucles brunes me tombaient sur le visage en même temps que ses larmes. Elle s’approcha encore plus de mon visage et pressa ses lèvres contre les miennes. J’écarquillai les yeux. Elle progressa forçant le passage de ma bouche avec sa langue. Je la repoussai pour la faire s’asseoir.

-Je vois le genre, chuchotais-je pour moi-même…

Elle repartit dans sa chambre et n’en sortit pas jusqu’au lundi. Nous attendions à l’arrêt de bus avec Dante et Anne-Marie-Laure. Sa meilleure amie ne cessait de me jeter des coups d’œil en coin, j’en déduis donc qu’elle le sait. Une tête rousse me fonça dessus, me faisant tomber à terre.

-Mon amour !! s’écria-t-elle.

-T’es obligé de me plaquer au sol pour dire bonjour ? demandais-je en me relevant.

-Ben ouai, comme ça je peux être à califourchon sur toi et fais des trucs pas très catholiques, si tu vois de quoi je parle, dit-elle en me faisant un clin d’œil.

-Perverse.

Mélanie, la personne la plus étrange du monde. Amoureuse de moi depuis le CE2, elle ne cesse de me harceler pour que je sorte avec elle, alors que je la recale tout les temps. Ps : Dante est fou d’elle.

Du coin de l’œil j’aperçus Chloé viré au rouge. Elle poussa Mélanie par terre et se réfugia dans mes bras. Elle me regarda droit dans les yeux, et pour la première fois de ma vie j’en fus déstabiliser.

Le bus arriva et nous nous montâmes pour le lycée…

…

À la fin du cours Anne-Marie-Laure vint me dire que ma sœurette m’attendait dans une des classes.

Je montais donc à l’étage et l’a trouvai assisse sur le rebord de la fenêtre. Elle ne prit même pas la peine de se tourner pour moi.

-Qu’est ce que tu fais, on rentre.

-Non pas encore, pas tant que tu ne m’auras pas dit ce qu’il y a entre Mélanie et toi.

-On est amis.

-C’est pas vrai ! dit-elle en me regardant, elle te saute toujours au coup et elle tu ne l’a repousse pas quand elle t’embrasse.

-Te fiche pas de moi ! T’es ma sœur on a le même sang !

-Strictement pas ! Frédéric est mon père, le tien je ne le connais pas.

-Mais on s’en fout ! Analyse deux secondes la situation : tu es ma petite-sœur, on partage - que tu le veuilles ou pas- le même sang, et bordel de m*rde oui je t’aime !

Deux petites minutes, je viens de dire quoi là ? Fraternité, sang, amour ?! Je l’observais pour guette une réaction quelconque mais rien. Elle se rassit sur le rebord et répéta la phrase que je viens de prononcer.

-Tu m’aimes ? Comment ?

-J’en sais rien moi, je t’aime c’est tout.

Je commençais sérieusement à avoir chaud. Mes mains étaient moites de sueur, mon cœur battait si vite que j’avais peur qu’elle l’entende.

« Prouve-le »

Mes membres ne me répondaient plus, j’avançais vers elle. Je la soulevais du rebord de la fenêtre et la colla contre moi le plus possible : ce fut la première -et pas la dernière- fois que je remarquais de son 90B était adorablement doux. J’approchais ma tête blonde de son visage et l’embrassai. D’abord lèvres contre lèvres très serrées. Je passais ma langue dans sa bouche et touchais la sienne. Je tournais légèrement la tête sur le côté pour approfondir notre baiser. Au bout de quelques secondes elle me repoussa :

-Ju… jules, dépose-moi par terre. T’es trop collé à moi ! dit-elle en haletant.

Je ne répondis pas et continuai à l’embrasser. Je ne pouvais pas m’en empêcher, sa petite langue qui se tortillait dans touts les sens quand je la touchais était trop mignonne. Au bout d’un certain moment, je l’a déposai et reculai pour mieux l’observer. Elle était toute rouge et tortillait sa plus longue mèche avec son index, signe qu’elle était heureuse.

-Je crois que Anne-Ma-Lau t’attends en bas, dis-je en ramassant mon sac.

-Mais !...

-On se revoit ce soir, dis-je en lui faisant un clin d’œil.

Elle m’offrit son plus beau sourire et je sortis de la pièce… J’ai hâte d’être à ce soir…

D-Ash